Aujourd’hui, alors que le centre-ville ne cesse de se densifier pour faire face à l’augmentation de sa démographie, ce projet de réaménagement constitue une occasion unique pour Genève de se réconcilier avec son front lacustre, d’une part en le mettant totalement au service des habitants, et d’autre part en l’intégrant pleinement dans la vie urbaine.
La relocalisation des activités halieutiques et industrielles en dehors du centre-ville constitue l’opportunité pour Genève de libérer les berges des éléments qui saturent l’espace public et encombrent la vision du lac (quais marchands, digues, pontons et jetées). Libéré de toute contrainte, le front lacustre peut être repoussé au-delà de son emplacement actuel selon une géométrie inspirée des lignes fortes de la rade.
Aménagé sur du remblai dans la logique des grands travaux de la rade historique, la nouvelle rade est pensée comme un grand parc urbain capable de faire cohabiter harmonieusement nature et citadins. Dimensionné à l’échelle du Grand Genève, il rassemble un large éventail d’activités organisées autour de l’eau (lieux de baignade urbaine et plages de sable, ports de plaisance, embarcadères de transport lacustre) et les espaces publics (parcs plantés, terrains de sport, scènes de concert, places urbaines, etc.), dans un contexte favorisant la détente et la convivialité.
En complément à ces espaces, de nombreux équipements variés viennent s’intégrer librement selon les activités (bâtiment-musée devant le Jet d’eau, restaurants et buvettes, capitainerie et services de location de bateaux, office du tourisme, etc.). Des installations temporaires peuvent également y trouver place lors d’évènements spéciaux, comme pendant les Fêtes de Genève. La nouvelle rade constitue ainsi un morceau de ville gagné sur l’eau, aménageable dans le temps en fonction des usages et des opportunités.
Dans un contexte de ville durable, la nouvelle rade cherche à amorcer un processus de renaturation en milieu urbain par la déclinaison de la flore sous plusieurs formes : parties boisées en bosquets composées d’essences indigènes (saules, charmes, frênes, bouleaux, etc.), parterres et massifs, zones humides (roselières et feuilles flottantes) ainsi que zones d’écosystèmes aquatiques (potamots et characées).